Dimanche, des militaires égyptiens ont ouvert le feu sur des milliers de chrétiens qui protestaient dans le quartier de Maspero au Caire. Selon les dires d’un témoin chrétien « des véhicules blindés ont foncé dans la foule à toute allure, en marche avant puis marche arrière, fauchant au hasard des gens sous les roues de leurs véhicules. La scène la plus horrible fut celle d’un blindé passant sur le corps d’un Copte, lui écrasant la tête, et l’on vit sa cervelle gicler en une mare de sang. Le message qui nous était clairement adressé ce jour là, était que nous n’étions pas des citoyens de première classe. »
On releva divers types de blessés.
Au moins 35 chrétiens furent massacrés, certains complètement défigurés étaient méconnaissables et plus de 300 furent blessés. Des centaines de disparus manquent toujours à l’appel.
Les grands medias traditionnels, bon teint (MSM : Western Mainstream Media) ne vous rapportent pas tous ces évènements. Conditionnés pour apparaître en toute circonstance “justes et équilibrés” – tout particulièrement quand les évènements rapportés ne sont ni l’un ni l’autre – les MSM donnent l’impression que le conflit provient d’actes de violence et d’intolérance répartis à parts égales dans chacun des camps – d’un côté les militaires et de l’autre les « militants » chrétiens – ou pour utiliser l’euphémisme, vide de sens et en vogue auprès des MSM, «des conflits intercommunautaires », évoquant des scènes de factions de militants luttant à armes égales pour leur suprématie.
Pendant ce temps les MSM évitent de parler des aspects les plus évidents du conflit : la religion musulmane qui une fois encore, sert comme on peut le voir – à éliminer les minorités infidèles.
Tandis que la dictature militaire débarrasse l’Egypte de sa minorité chrétienne, les media égyptiens montrent et fournissent uniquement des images et des “informations” tronquées qui comportent tout ce que les reporters occidentaux, naïfs et paresseux peuvent gober. Les informations officielles par exemple, affirmaient que des chrétiens armés étaient passés à l’offensive, tuant trois soldats, en blessant vingt et mettant le feu à des bâtiments officiels – mensonges éhontés selon les témoins visuels – cependant parfaitement dans la ligne des MSM obsédés par l’idée de ne jamais décrire les musulmans comme des agresseurs.
En conséquence, ces distorsions furent sans hésitation aucune régurgitées par les MSM. La BBC titrait : « Des soldats égyptiens retrouvés morts après les protestations de l’église copte au Caire » (titre qui depuis a changé) – et comme pour souligner la nouvelle de choix, le reportage débutait par un commentaire mettant en relief les protestations des chrétiens « se heurtant aux forces de sécurité avec des véhicules blindés devant le bâtiment de la télévision d’état » à nouveau dépeignant les protestataires comme des agresseurs.
Même Fox News voyaient ses lecteurs sympathiser avec les militaires égyptiens, tandis qu’ils massacraient les citoyens chrétiens : le reportage parlait d’un soldat égyptien qui “s’effondrait en larmes ” alors que des chrétiens “attaquaient” un de ses camarades. Bien sûr, à regarder vingt policiers taper, traîner ou donner des coups de pieds à un chrétien qui protestait contre l’incendie de son église – tout en lui hurlant des slogans comme “Infidèle fils de pute” – pouvait faire la balance avec le soldat pleurnicheur de Fox News.
Un autre reportage sur CNN intitulé ” Les tensions en Egypte et leur explication” fait tout le contraire de ce qu’il annonce. Après avoir soulevé la question : « Pour quelles raisons assistons-nous à une résurgence des tensions et violences communautaires cette année ? » il répond que « les raisons ne sont pas claires » langage codé pour « les raisons ne sont pas politiquement correctes » – et dénigre « ceux qui sont opposés aux changements démocratiques » tout en faisant allusion « aux efforts des groupes islamistes radicaux pour s’opposer aux tentatives des Coptes d’établir de nouvelles églises » – à nouveau une manière subtile pour, d’une certaine façon, rendre les Coptes tout aussi responsables que les islamistes qui les assassinent.
Et comme à leur habitude, tout en indiquant le nombre de morts et de blessés, les MSM refusent avec une fausse bonne conscience de préciser à qui étaient ces morts : l’écrasante majorité de ces victimes étant chrétienne, cela mettrait un tour de vis à leur caricature “bien équilibrée” de la culpabilité.
Entre temps, de retour dans le monde réel où l’objectivité n’est pas à la merci du relativisme enraciné, du politiquement correct ou du besoin chronique de dépeindre en permanence l’islam sous un jour positif, les témoins oculaires décrivent ces évènements en termes de « crimes de guerre » perpétrés par un régime islamique contre la nation des chrétiens natifs de ce pays. Ainsi, Dr. Imad Gad, expert en stratégie au Centre Ahram a dénoncé les crimes de ces militaires comme “crimes contre l’humanité”. Témoin sur le terrain lors de ces évènements, il les a décrits en direct lors d’une interview téléphonique.
Quels évènements avaient mis le feu aux poudres en Egypte et déclenché ces crimes contre l’humanité ? Pourquoi les chrétiens protestaient-ils ? Les réponses à ces questions rendent encore plus valide la notion de persécutions des chrétiens par les musulmans – qu’elles soient perpétrées par la mosquée locale ou par l’Etat.Elles sont devenues un fait courant de la vie en Egypte.
Il y a quelques jours, des milliers de musulmans ont attaqué et détruit encore une église à Edfou – après avoir perpétré une attaque sanglante le Jour de l’An, faisant 23 morts, la destruction de l’ancienne église de Sool et les attaques dans les faubourgs du Caire à Imbaba dont plusieurs églises furent incendiées. Dans toutes ces attaques arbitraires aucun musulman ne fut poursuivi par le régime égyptien.
Lors de la récente attaque de l’église d’Edfou, les forces de sécurité “sont restés plantées à regarder”; le chef des services de renseignements de la région a été vu en train de donner des instructions à la foule qui détruisait l’église. Le gouverneur d’Assouan, lui-même est apparu sur la chaîne nationale de TV et a “nié que l’église ait été incendiée”, l’appelant une « maison d’hôte » – une tactique courante pour excuser les destructions d’églises. Il a même justifié l’incident en arguant du fait que les dimensions de l’église dépassait de trois mètres les normes de construction permises, que “les Coptes avaient commis une faute et que les musulmans ne faisaient rien d’autre que de la rectifier et qu’il n’y avait rien d’autre à dire ».
L’aspect cruel et grotesque de ces évènements est que les chrétiens étaient venus manifester à Maspero auprès du siège social des media égyptiens dont ils cherchaient à attirer l’attention pour que le monde entier soit au courant de leur cause et des exactions permanentes dont ils sont les victimes. Non seulement ils y furent massacrés, mais leurs espoirs furent réduits à néant, quand ils furent décrits comme les “agresseurs” par ces media auprès desquels précisément, ils étaient venus chercher une couverture médiatique pour révéler leur souffrance.
Pendant ce temps, la communauté internationale reste imperturbablement muette. En dépit du fait que la Commission Américaine pour la Défense des Libertés Religieuses ait recommandé au gouvernement américain de classer l’Egypte dans les « pays problématiques et à hauts risques » ; en dépit du fait que plusieurs églises égyptiennes aient été détruites en toute impunité au cours des derniers mois ; en dépit du fait que n’importe quel individu rationnel peut lire les inscriptions et affiches murales – en dépit de tout cela, le département d’Etat n’a pas retenu l’Egypte dans la liste des « pays problématiques » dans son récent rapport sur la liberté religieuse.
Le monde médiatique et la communauté internationale manquent à tous leurs devoirs et sont devenus complices de ces crimes, spectateurs et assistants de massacres en violation de ces prétendus droits de l’homme dont avec lâcheté, ils se targuent d’être les défenseurs attitrés.
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