Alors que plusieurs personnes ont critiqué avec raison la récente affirmation du président américain Barack Obama que l’État Islamique “n’est pas islamique”, certains de ses autres commentaires prononcés dans le même discours (curieux et subtils) ont été largement ignorés.
Considérons l’invocation du président sur les “griefs” pour expliquer le succès de l’État Islamique: ”En ce moment, les plus grandes menaces viennent du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, où des groupes radicaux exploitent des griefs pour leur propre gain. Et l’un de ces groupes est ISIL – qui a adopté le nom d’État Islamique”.
La logique d’Obama est renforcée par plusieurs apologistes professionnels qui prétende la même chose. Comme le professeur de Georgetown John Esposito – dont les excuses se transforment parfois en mensonges absolus – a récemment déclaré, “Les principaux moteurs [de la violence de l’État Islamique] se trouvent ailleurs”, signifiant pas dans l’islam, mais dans une “longue liste de griefs”.
En d’autres mots, et encore une fois, c’est apparemment “de notre faute” que les muslumans de l’État Islamique se comportent comme des sauvages – la crucifixion, la décapitation, le massacre et l’asservitude du monde seulement parce qu’ils sont des “infidèles”: ainsi, quand l’État Islamique rassemble et massacre des “infidèle” et/ou des hommes chiites (en citant l’exemple du prophète) – c’est parce qu’ils sont en colère contre quelque chose que l’Amérique a fait; quand l’État Islamique capture des “infidèles” comme les yazidi ou les chrétiennes avec leurs enfants, et les vend sur le marché d’esclave – sexuel pour les femmes – (se référant aux enseignements islamiques), c’est parce qu’ils sont en colère contre quelque chose que l’Amérique a fait; quand l’État Islamique bombarbe des églises, détruit leurs croix, et force les chrétiens à se convertir ou mourir (se référant aux écritures islamiques), c’est parce qu’ils sont en colère contre quelque chose que l’Amérique a fait.
Malgré le fait que leur “grief” traditionnel n’a aucune logique, il est devenu particulièrement populaire après les attaques d’al-Qaïda sur l’Amérique le 9/11. Les médias traditionnels, suivant la propagande islamique d’al Jazeera, ont diffusé (sans esprit critique) les cassettes vidéo d’Ossama ben Laden où il affirme que la campagne de terreur d’al-Qaïda a été motivée par des griefs contre l’Occident – allant du soutien américain à Israël jusqu’à l’échec des États-Unis à signer l’accord de Kyoto concernant le changement climatique.
Bien sûr que c’est absurde. J’ai écrit plusieurs fois à propos de leurs communiqués internes aux autres musulmans qui n’ont jamais été traduits en anglais, où al-Qaïda et la quasi-totalité des organisations islamistes insistent sur le fait que le djihad est une obligation islamique qui n’a rien à voir avec les griefs.
Considérons les mots propres d’Ossama dans une lettre interne à des camarades saoudiens:
Nos discussions avec les infidèle de l’Occident et notre conflit avec eux tournent autour d’une seule question – qui exige notre soutien complet, avec la puissance et la détermination d’une seule voix – : Est-ce que l’islam force le monde par le pouvoir de l’épée de se soumettre à son autorité corporelle ou spirituelle?
Oui. Il y a seulement trois choix dans l’islam: [1] la soumission volontaire [conversion]; [2] le paiement de la jizya, la soumission à l’islam n’est pas spirituelle, mais corporelle; [3] ou l’épée – car il n’est pas juste de le [l’infidèle] laisser vivre. Les choix pour chaque personne vivante sont: soit se soumettre, ou de vivre sous la suzeraineté de l’islam, ou mourir. (The Al Qaeda Reader, p. 42)
La conversion, ou la soumission, ou l’épée est bien sûr, la mission de l’État Islamique – pour atténuer leurs “griefs”.
Le pire est, contrairement à al-Qaïda, l’État Islamique, dès le premier jour de son existence, a été très clair – dans les mots d’Ossama, “avec puissance et détermination d’une seule voix” – que ses massacres, ses crucifixions, ses décapitations et l’esclavage des “infidèles” sont basées sur la loi islamique (charia) et non pas sur leurs stupides “griefs” contre l’Occident. Contrairement à al-Qaïda, l’État Islamique est assez confiant pour éviter le jeu des griefs en affirmant sans équivoque son hostilité pour l’homme sur la base de son identité religieuse.
Pourtant, en glissant le mot “grief” pour expliquer les sauvageries de l’État Islamique (basées sur la charia), Obama espère que l’Amérique a été soigneusement conditionnée (comme le chien de Pavlov) à associer automatiquement la violence du monde islamique avec le mot “grief”.
Ce que Obama ne parvient pas à comprendre – ou omet de mentionner – c’est que l’État Islamique, al-Qaïda, et d’innombrables musulmans en colère à travers le monde sont souvent invités à des actes de violence pour soulager leurs “griefs”. Mais comme il est expliqué ici, ces “griefs” ne sont pas fondés sur des normes universelles d’égalité ou de justice, mais sur une vision de la suprématie islamique du monde.
Leave a Reply