Auteur : Raymond Ibrahim
Date : 17 mars 2014
Traduction française de Point de Bascule
Récemment, en direct à la télévision, le cheik Abdul Maqsud, un juriste musulman, a émis une fatwa obligeant «les musulmans» (dans ce contexte, il s’agit des partisans des Frères Musulmans en Égypte) de mener des actes de terreur contre «les infidèles» (dans ce contexte, il s’agit du gouvernement égyptien et de tous ceux qui s’opposent aux Frères Musulmans).
Maqsud a commencé en citant un hadith bien connu de Sahih Muslim dans lequel le prophète Muhammad est censé avoir dit que si un musulman vois des actes défendus être commis, il devrait recourir à la force et y mettre fin «avec sa main». S’il en est incapable, il devrait essayer de les empêcher «avec sa langue» et, s’il est incapable de faire ça également, il devrait au moins s’y opposer «dans son cœur».
Le message que Maqsud voulait faire passer c’est que le jihad doit être compris dans le contexte de ce qui est possible d’accomplir dans une situation donnée. Puisque les Frères Musulmans et leurs alliés et partisans jihadistes ne sont pas capables d’affronter l’État égyptien de front, en raison de la puissance militaire de l’Égypte et de son organisation, de ses armements sophistiqués et de son grand nombre de soldats, déplore Maqsud, alors les musulmans qui appuient la confrérie devraient se limiter seulement aux choses qu’ils peuvent faire, c’est-à-dire le terrorisme.
Pour renforcer cette vision des choses, le cheik a cité un juriste islamique reconnu, Ibn Hazm [994-1064], qui a écrit que les musulmans doivent seulement recourir au sabre dans le jihad lorsqu’il est réaliste de penser qu’ils puissent remporter la victoire.
Puisque les partisans des Frères Musulmans ont peu de chances de remporter la victoire par le sabre en menant le jihad de plein front, alors «tout ce qu’il nous reste à faire», a conclu Maqsud, «c’est de les terroriser, de brûler leurs voitures, de les menacer, de brûler leurs maisons, etc.»
Maqsud, comme tant d’autres avant lui, a rationalisé le jihad dans le contexte de la doctrine de l’abrogation, en adoptant le point de vue que les versets plus récents n’invalident pas nécessairement les plus anciens, mais que les musulmans doivent plutôt appliquer les versets qui se rapprochent le plus des circonstances dans lesquelles ils vivent.
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